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L'activité des entreprises vaudoises reste soutenue face au ralentissement de la conjoncture mondiale et aux défis à relever

    

Alors que la conjoncture internationale traverse de fortes turbulences, l’activité des entreprises vaudoises reste soutenue. La marche des affaires est ainsi jugée «bonne à excellente» pour 38% des membres CVCI sondés, contre «mauvaise à médiocre» pour 17% d’entre eux, un résultat en phase avec nos prévisions du printemps dernier. Bien que le pic d’activité soit passé, en particulier dans l’industrie, les perspectives restent satisfaisantes pour 2024. De plus, malgré un contexte inflationniste dont l’impact sur les marges et les investissements est concret, les entreprises prévoient des augmentations de salaires importantes en comparaison historique – à 1,8% en moyenne l’an prochain, après avoir dépassé les 2% en 2023. Quant aux défis liés à la digitalisation et à l’intelligence artificielle, ils restent encore en grande partie à cerner et relever.

Conformément aux attentes, la marche des affaires a évolué positivement cette année, tant dans l’industrie que dans les services. Tributaires de la conjoncture mondiale, les entreprises du secteur secondaire ont toutefois vu leur activité ralentir par rapport à l’an dernier. La situation est évaluée plus favorablement par les sociétés de plus de 100 collaborateurs, même si les entreprises de taille inférieure se révèlent également très satisfaites de la marche des affaires.

Les incertitudes sont toutefois nombreuses et la forte pression sur les prix a un effet tangible sur les marges, avec un niveau de satisfaction en recul sur 2023. L’instabilité du contexte mondial devrait malheureusement rester forte l’an prochain. On le constate notamment à travers les prévisions des entreprises industrielles du canton, qui s’attendent à un ralentissement de l’activité. La situation devrait en revanche se stabiliser à haut niveau dans le secteur tertiaire. De manière générale, les investissements s’annoncent quant à eux en léger repli en 2024.

Hausse salariale attendue face au renchérissement des prix

En début d’année, les entreprises sont parvenues à allouer une hausse des salaires de 2,2% en moyenne (contre 1,4% en 2022). Alors que l’inflation ralentit, mais reste élevée et devrait s’inscrire à 2,2% sur l’année 2023, l’évolution des salaires réels devrait donc être nulle. Une situation identique se dessine l’an prochain, avec une augmentation salariale moyenne prévue à 1,8% et un renchérissement des prix sous la barre des 2%.

Evolution positive au niveau de l’emploi

Le marché de l’emploi est resté robuste cette année, avec près d’un quart des entreprises qui ont vu leurs effectifs augmenter. En revanche, une société sur cinq dans l’industrie a été contrainte de les réduire ; une proportion deux fois plus élevée que les prévisions établies et qui dénote les difficultés d’une partie du secteur. La situation devrait toutefois rester favorable l’an prochain, avec une stabilité attendue tant dans l’industrie que les services.

Progression relative en matière de digitalisation

Alors que les avancées technologiques s’accélèrent, la digitalisation des entreprises vaudoises évolue progressivement. Il ressort en effet de cette étude qu’une large majorité des répondants (70%) consacrent moins de 15% de leurs investissements à la digitalisation de leurs activités. Les avantages observés sont pourtant nombreux : une simplification des tâches pour trois quarts des sondés, mais aussi une amélioration de la productivité sont fréquemment évoqués - un axe important à l’heure où le manque de main-d’œuvre devient structurel. Une entité sur cinq estime ainsi que la digitalisation représente une chance de répondre à ce problème. Mais c’est surtout dans l‘amélioration du positionnement concurrentiel que réside la principale opportunité aux yeux des entreprises.

Côté frein au processus de digitalisation, le coût des investissements est principalement avancé, avant la complexité d’intégrer la technologie dans les activités et les difficultés de prise en main par les employés. Et c’est là où l’Etat a un rôle à jouer selon les entreprises. Elles avancent des mesures telles que des incitations fiscales face aux coûts d’implémentation, une hausse du soutien à l’innovation ou encore le développement de formations spécifiques dans l’informatique.

Quid de l’intelligence artificielle ?

A l’heure où l’intelligence artificielle (IA) n’a jamais autant fait parler d’elle, celle-ci n’est clairement pas encore adoptée au quotidien. A peine plus d’un quart des entreprises utilisent des outils d’intelligence artificielle (tels que ChatGPT) dans leurs activités, et ce, principalement pour des usages en lien avec la commercialisation (relation clients, vente, communication). Les applications de l’IA se retrouvent aussi dans l’organisation (finances, ressources humaines) ou encore les procédés liés à la production et la logistique. Toutefois, l’intégration de cette technologie dans les activités ne se réalise pas de manière structurée : la grande majorité des répondants indiquant n’avoir mis aucune stratégie particulière en place.

Parmi les entreprises n’utilisant pas l’IA aujourd’hui, seules un tiers prévoient de le faire dans le futur, signe que son intégration s’annonce progressive, à l’instar de la digitalisation. Ces dernières estiment majoritairement que leur domaine d’activité n’est pas concerné. Le manque de temps, de connaissances sur les outils ou de personnel qualifié sont d’autres raisons évoquées, laissant à penser que l’intégration de l’IA devrait être plus élevée si l’on surmonte ces obstacles. Les entreprises se sentent donc encore peu concernées par l’IA, et son impact sur les emplois semble pour elles difficile à estimer : seuls 8% des sondés s’attendent à ce que leurs effectifs diminuent. Une chose se révèle en revanche claire : la majorité estime que la législation doit mieux encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Une enquête représentative

L'enquête a été menée par la CVCI entre fin août et début octobre 2023. Près de 25% de ses membres y ont répondu ; ce qui correspond à 725 réponses (181 entreprises industrielles et 544 sociétés de services). L'ensemble des entreprises ayant répondu occupent plus de 47'000 collaborateurs dans le canton, ce qui rend les tendances dégagées très représentatives.

Communiqué de presse en pdf


Contacts pour plus d'informations:

Patrick Zurn - Responsable économique – 076 373 36 20
patrick.zurn@cvci.ch

Philippe Miauton – Directeur – 079 277 68 41
philippe.miauton@cvci.ch

Et résultats détaillés sur www.cvci.ch/enquetes

Contact

Guy-Philippe Bolay

Directeur adjoint, responsable du Département Conditions-cadres