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L'utopie de la caisse unique

    
La nouveauté de cette initiative, intitulée "pour une caisse publique d'assurance-maladie", est d'instaurer des agences cantonales qui seront chargées d'établir une prime unique par canton ("einheitliche Prämie" dans la version allemande). Cela signifie qu'il n'y aurait plus de différences de primes au sein des régions d'un même canton comme c'est aujourd'hui le cas. Les régions rurales participeraient donc au financement des prestations des citadins qui sont bien plus élevées chez ces derniers. En outre, les rabais pour enfants et jeunes adultes seraient supprimés. De manière totalement arbitraire et sans aucun lien avec la hausse des coûts de la santé, les familles paieraient beaucoup plus de primes d'assurance-maladie qu'actuellement.
Et c'est bien là le principal enjeu de cette votation : les assurances-maladies ne sont pas responsables de la hausse des coûts de la santé. Les tant décriés "frais administratifs", notamment la publicité, ne se montaient en 2012 qu'à 4,3 % des coûts totaux. Alors que des monopoles étatiques comme l'assurance-chômage ou la Suva ont des frais d'environ 10 % du total, soit le double ! En outre, ces frais administratifs n'ont cessé de baisser depuis une dizaine d'années puisqu'ils étaient encore à 7,2 % en 1997. Dans le meilleur des cas, où le monopole de la caisse unique permettrait de réduire de 10-20 % ces frais (ce qui est déjà très optimiste), les coûts de la santé baisseraient seulement de 0,05 voire 0,1 %. Est-ce que cela vaut le prix d'une révolution dans le système de santé suisse qui est considéré par une récente étude de Harvard comme le meilleur au monde ?
La hausse des coûts de la santé provient principalement des progrès technologiques qui nous permettent de mieux nous soigner, mais aussi des attentes vis-à-vis de la médecine : on ne veut plus ni souffrir, ni attendre. Le vieillissement de la population n'arrive qu'en troisième position. En outre, il faut rappeler que 70 % des coûts de l'assurance de base sont générés par 10 % des assurés. Si nous voulons véritablement agir sur les coûts de la santé, il faut s'occuper des véritables causes des hausses de prix et ne pas dérégler un système qui fonctionne. Guy-Philippe Bolay
(Pour LeJournal CVCI n° 51 - juin 2014)

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