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Il y a une place pour les OGM dans l'agriculture suisse

    
Les agriculteurs suisses doivent pouvoir opter pour une production génétiquement modifiée s'ils le souhaitent. Dans le cadre de la consultation sur la modification de la loi sur le génie génétique, la CVCI a estimé qu'il faut maintenant tirer les enseignements des expériences scientifiques menées depuis l'instauration d'un moratoire sur les OGM en 2005, moratoire reconduit en 2010 par les Chambres fédérales, puis à nouveau l'été dernier pour une période de quatre ans. Le programme national de recherche 59 n'ayant identifié aucun risque pour l'environnement, ni pour la santé, le Conseil fédéral a raison de proposer une adaptation de la législation, avec entrée en vigueur en 2017. La CVCI s'est prononcée en faveur du régime de coexistence des cultures (conventionnelles et biotechnologiques), mais avec des règles strictes et transparentes. Les produits et les cultures doivent être répertoriés dans des registres officiels, les filières doivent être clairement séparées et l'étiquetage doit être adéquat. Il n'est en revanche pas nécessaire, comme le propose de Conseil fédéral, de prévoir la création de «régions sans OGM». Le libre choix des agriculteurs devrait primer.

Ces modifications législatives s'inscrivent dans le cadre d'un débat plus global, dans lequel les autorités peuvent désormais s'appuyer sur des données scientifiques neutres. Au niveau mondial (hors Europe), les plus grands pays producteurs agricoles recourent déjà aux organismes génétiquement modifiés. Ces derniers permettent d'utiliser moins de pesticides et de fongicides, de mieux exploiter les terres disponibles ou encore d'accroître la production. Compte tenu de l'accroissement constant de la population mondiale et de la diminution parallèle de terres cultivables, les OGM constituent visiblement une partie de la réponse à apporter aux nouveaux défis en matière d'alimentation.
Avec son important secteur agro-chimique et sa position de pointe dans de nombreux domaines de la recherche et du développement, la Suisse a intérêt à rester dans le train du génie génétique. Les opportunités de développement sont nombreuses. La fin du moratoire et l'établissement de garde-fous explicites – mais pas prohibitifs comme le seraient des «régions sans OGM» – seraient profitables aux agriculteurs, aux consommateurs (qui garderont toujours la liberté de choix) ainsi qu'à la place industrielle et scientifique suisse. Philippe Gumy
(Pour LeJournal CVCI n° 39 - mai 2013)

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