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La sécurité et la liberté de voyager n’ont pas de prix

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Il arrive parfois que les intentions premières d’un référendum se voient confrontées à la réalité du terrain. Dans le cas de celui «contre le financement de l’agence (européenne) de protection des frontières Frontex» du 15 mai prochain, c’est l’horreur de la guerre en Ukraine qui, malheureusement, démontre la nécessité d’une collaboration étroite entre les États du continent.

Mais même sans cette dure expérience générant des millions de réfugiés sur sol européen, l’utilité de Frontex reste évidente. Les flux migratoires constituent l’un des défis majeurs de notre société. Pour y répondre de manière coordonnée, le chacun pour soi n’est définitivement plus une réponse crédible au moment de gérer les frontières.

Qui dit gestion commune dit participation financière. Aujourd’hui, il est question de l’augmenter pour assurer l’élargissement de l’agence de gardes-frontière et de garde-côtes, qui renforce et coordonne les contrôles aux frontières extérieures dans l’espace Schengen. La mise à disposition de personnel et de matériel supplémentaires ferait passer notre contribution financière de 24 millions de francs en 2021 à 61 millions en 2027. C’est sur cette question précise que la population est amenée à prendre position.

Comme souvent, le diable se cache dans les détails. Sous couvert de critique du système Frontex, les référendaires font planer une menace bien plus grande. C’est l’exclusion de la Suisse de l’accord Schengen/Dublin, dont elle est membre depuis 2008 qui est en jeu.

Schengen/Dublin c’est, par exemple, assurer à notre pays un accès au système d’information Schengen qui aide la Confédération à lutter contre la criminalité internationale, le terrorisme et les migrations irrégulières. Rien qu’en Suisse, cela représente 320’000 consultations par jour!

Plus grave encore, sortir de Schengen/Dublin signifierait le retour des contrôles frontaliers systématiques. Avec pour corollaires, temps d’attente considérables, embouteillages aux points de passage, dans les deux sens, et surcoûts importants.

Visas et files d’attente

D’un point de vue touristique encore, nos concitoyens vacanciers seraient ainsi condamnés à de longues files d’attente aux postes de douane des 27 pays de l’UE. C’est également valable à l’entrée de la Suisse: les nombreux touristes extra-européens qui visitent notre pays devraient, en plus de leur visa Schengen, demander un visa spécifique. Cela pourrait les dissuader d’inclure la Suisse dans leur périple, au grand préjudice du secteur touristique qui, après le Covid, n’a pas besoin de cette insécurité supplémentaire.

Les référendaires jugent que notre pays se rendrait coresponsable de violations des droits de l’homme en soutenant davantage cet organisme. Frontex contribue précisément à améliorer la coopération en matière de protection des frontières et de rapatriement des personnes entrées illégalement. En demeurant au sein de Frontex, la Suisse, qui est à la table des membres, peut surtout veiller à la bonne application des droits de l’homme. Un oui sans ambiguïté s’impose donc le 15 mai prochain.

Paru dans Réflexions de 24 heures du 4 mai 2022

Written by:

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI

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