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Ecopop s'égare entre nostalgie, irresponsabilité et suffisance

    
L'initiative Ecopop se nourrit de la nostalgie. Celle d'une Suisse où les routes étaient désertes, où les villages et les villes n'avaient pas encore de quartiers de villas et peu de quartier uniquement résidentiels, où l'énorme majorité des entreprises ne dépendaient que du marché local. L'initiative Ecopop est toute entière tournée vers le passé. Un passé au demeurant totalement idéalisé, car la vie n'était pas plus facile, ni plus saine, il y a cinquante ans. En voulant limiter la croissance de la population à 0,2 % de la population résidante par an, cette initiative, soumise à votation le 30 novembre, irait bien au-delà de ce que proposait l'initiative "Contre l'immigration de masse". Ce texte consiste certes à imposer la réintroduction des contingents de main-d'œuvre étrangère, mais en tenant compte des besoins de l'économie.  L'initiative Ecopop ne permettrait en tout et pour tout qu'une immigration annuelle nette de quelque 16'000 personnes par an, contre 80'000 en moyenne ces dernières années. Et si nos hôpitaux, nos EMS, nos fabriques manquaient d'infirmiers ou d'ouvriers? Aucune solution n'est prévue. Les partisans d'Ecopop revendiquent haut et fort la stagnation de l'économie. La croissance zéro passe avant toute autre considération.  L'impact d'Ecopop serait désastreux. L'application de l'initiative conduirait à une isolation de la Suisse par rapport à l'Europe. Déjà remis en cause par le vote du 9 février en raison de l'incompatibilité des contingents avec le principe de la libre-circulation des personnes, le modèle bilatéral serait enterré. Dans l'incapacité de planifier même la plus faible croissance, les entreprises seraient immédiatement incitées à transférer leurs sites de production à l'étranger. Baisse des investissements, absence de perspectives d'accroissement des échanges commerciaux, rapide diminution du nombre d'emplois… notre pays s'engagerait dans un cercle vicieux. Si la croissance ou la gestion de la croissance se décidait d'un coup de baguette magique, comme le croient les partisans d'Ecopop, le plein emploi régnerait partout. La réalité est moins simpliste, il suffit d'observer les pays qui nous entourent. Le succès passe par la compétitivité, inconciliable avec une société statufiée. Cette vision immobiliste constitue la principale raison qui nous pousse à rejeter Ecopop avec la plus vive énergie. Mais le second volet de l'initiative, demandant que 10% de l'aide au développement serve au planning familial dans les pays émergents, ne fait que renforcer les motifs de dire NON. La Suisse est respectée pour ses bons offices partout dans le monde. Nous savons être à l'écoute, sans faire la leçon. Promouvoir l'enfant unique auprès des populations des pays les moins avancés ne nous ressemble pas.
Claudine Amstein, directrice de la CVCI
(Pour LeJournal CVCI n° 54 - octobre 2014)
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Romaine Nidegger

Responsable du dossier Relations extérieures