«Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me rassure», dit l’adage. Encore faut-il pouvoir le faire objectivement. Fédéralisme oblige, il est trop souvent compliqué de réaliser des comparaisons entre cantons. Dès lors, vouloir objectivement mettre en perspective l’efficience des administrations publiques peut relever de la gageure.
Pour y parvenir, la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CV CI) a choisi de s’attacher les services d’un organisme indépendant apportant toutes les garanties scientifiques et méthodologiques. Prête à franchir la Sarine, cette étude s'intéresse aux cantons de Berne et Zurich pour mettre en perspective celui de Vaud. Quasiment similaires en termes de territoire, mêlant plateau, lacs, montagnes, campagnes et villes, les trois cantons ont des tailles et des diversités de populations équivalentes. Ils ont les mêmes enjeux au niveau des infrastructures avec un hôpital universitaire cantonal, de nombreuses communes et une université. Des différences subsistent évidemment, par exemple en termes de centralisation administrative.
La formation et le social sous la loupe
Pour éviter de produire une étude gargantuesque, il a fallu choisir parmi les domaines couverts par l’État. Ce sont donc les deux principaux postes au budget qui ont été passés à la loupe: la formation et la politique sociale. Les pages qui suivent fournissent d’utiles enseignements pour tendre vers une efficience accrue de l’État de Vaud.
L’étude montre notamment que Vaud pourrait économiser près de 250 millions de francs dans le domaine de l’aide social au sens large s’il était aussi efficient que celui de Berne. Elle montre également que la part des montants directement versés aux bénéficiaires par rapport aux dépenses totales pour l’aide sociale et l’asile est plus faible en terres vaudoises qu’à Berne et Zurich. L’argent public arrive-t-il vraiment à ceux qui en ont besoin ou se perd-il en dépenses administratives inutiles?
Une priorité politique
Au-delà du débat suscité par ces résultats, essentiels au vu des défis que traverse notre canton, il apparaît crucial pour la CVCI que le gouvernement recherche les inefficiences et les dépenses inutiles. L’amélioration de l’efficience de l’État doit devenir dès aujourd’hui une priorité politique des autorités pour permettre in fine d’alléger significativement la charge fiscale qui pèse sur les contribuables vaudois. En espérant que ces derniers puissent un jour se rassurer lorsqu’ils se compareront.