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Pas d’inquiétude sur le front de la dette publique

    

Les milliards engagés par la Confédération et les cantons pour lutter contre les effets de la pandémie font craindre une augmentation incontrôlable de la dette. Une rapide analyse montre qu’il n’en est rien, car la Suisse est parfaitement outillée pour parer à sa réduction sans mesures d’austérité.

Peu habituée aux exercices déficitaires, la Confédération a récemment annoncé une perte record de 15,8 milliards de francs pour l’année dernière. Et, bien que tributaire de l’évolution encore très incertaine de la situation, l’exercice 2021 devrait engendrer un déficit de près de 20 milliards. De quoi amener quelques inquiétudes quant à la capacité de notre pays à faire face à l’augmentation de la dette qui en découle. Mais à la lumière de ses spécificités, celui-ci dispose de tous les outils pour amortir ces nouvelles dettes sans dommages collatéraux.

Tout d'abord, les difficultés économiques sont engendrées par un facteur externe et ne sont pas liées à un quelconque dysfonctionnement structurel de notre économie. Une fois la pandémie passée, nul doute que la situation sera similaire à celle prévalant jusqu’à l’émergence de la crise : une croissance modérée grâce à une économie diversifiée, qui permettra de rembourser progressivement les dettes accumulées. A ce titre, selon le KOF - le centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ -, la dette reviendra naturellement à son niveau d’avant-crise en moins de dix ans. Grâce au frein à l’endettement, nous évitons qu’une situation exceptionnelle de déficit devienne la norme.

Rappelons que depuis l’introduction en 2003 de ce mécanisme, la dette publique s’est fortement résorbée, sans mesures d’austérité néfastes telles que des hausses d’impôt. Par ailleurs, malgré la récente augmentation, le niveau de dettes actuel est encore inférieur de 20% par rapport à 2003 et reste extrêmement faible en comparaison internationale, à tel point qu’une hausse des taux à moyen terme resterait sans conséquences.

Soutenir l'économie

Si les craintes liées à un endettement excessif peuvent donc être écartées, les inquiétudes quant aux conséquences à court terme de la crise sont bien présentes. Il est donc d’autant plus important de soutenir notre économie afin de maintenir le savoir-faire, l’innovation, la recherche et les emplois. Les différentes aides débloquées jusqu’à présent vont dans ce sens et si cela passe par une augmentation temporaire de la dette, le prix à payer en vaut la chandelle. D’autant plus que les conditions d’endettement, avec des taux insignifiants voire rémunérateurs, n’ont jamais été aussi avantageuses.

Sans pour autant remettre en question le frein à l’endettement, qui permet justement de disposer aujourd’hui de finances publiques saines, il convient de garder en tête qu’une augmentation temporaire de la dette afin de parer à la plus grande crise économique des temps modernes est dans les cordes non seulement de la Confédération, mais également du canton de Vaud.

Écrit par :

Patrick Zurn

Responsable économique