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La 5G mérite mieux qu’un moratoire

    

Le canton de Vaud a décidé de ne pas autoriser la construction de nouvelles antennes dans le sillage du rapport fédéral portant sur le déploiement de cette technologie sur le territoire suisse. Et pendant ce temps, l’économie doit ronger son frein.

On appelle cela familièrement «refiler une patate chaude». La semaine dernière, le Conseil d’Etat vaudois a annoncé qu’il interdisait la construction de nouvelles antennes 5G sur son sol jusqu’à ce que la Confédération mette «à disposition des cantons certains outils permettant, notamment, de vérifier que ces installations respectent les valeurs limites en matière de rayonnement». Il s’abrite derrière le principe de précaution. Il a beau jeu de le faire, d’ailleurs, car le rapport publié fin novembre sur mandat du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) portant sur le déploiement de la 5G sur le territoire suisse ne livre guère de conclusions claires… Devant ce flou fédéral, le gouvernement vaudois consent toutefois à accepter les modifications d’antennes dites mineures qui n’impliquent pas d’augmentation de leur puissance.

Il est louable de vouloir préserver la santé de la population face à une technologie que certaines études accusent d’induire un risque sanitaire. Or, et c’est bien là son seul mérite, le groupe de travail mandaté par le DETEC «constate que, jusqu’à présent, aucun effet sanitaire n’a été prouvé de manière cohérente en dessous des valeurs limites fixées dans l’ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI) pour les fréquences de téléphonie mobile utilisées actuellement». Or, avec ou sans moratoire, les opérateurs respecteraient ces limites, tant pour la 3G, la 4G ou la 5G. Des valeurs qui, soit dit en passant, sont dix fois moins élevées que dans d’autres pays! Les experts estiment en outre que 90% du rayonnement auquel nous sommes exposés ne dépend que de nous: il s’agit du smartphone que nous gardons longuement à l’oreille au lieu d’utiliser une oreillette avec micro intégré, du wifi que nous laissons activé en permanence, du téléphone conservé près de soi la nuit sans l’éteindre ou encore du PC portable posé sur les genoux. Il est donc aisé de limiter les risques d’exposition aux ondes.

Technologie indispensable

Disons-le clairement: dans ces conditions, les moratoires décrétés par les cantons n’ont pas lieu d’être, et ils doivent conséquemment être levés. Des voix s’élèvent même pour dénoncer leur caractère illégal au regard de la législation fédérale en la matière. Les réseaux sont presque saturés dans les grandes villes. Si la 5G paraît surfaite pour l’utilisateur lambda, l’économie, elle, attend avec impatience le déploiement d’une technologie indispensable pour le développement prometteur de l’internet des objets connectés. Songeons aussi aux diverses applications médicales possibles et aux drones. Le canton de Vaud, où le moratoire dure depuis le mois d’avril, a déjà pris beaucoup de retard dans la couverture de la 5G. Pendant ce temps, les opérateurs de téléphonie mobile investissent dans des cantons moins réfractaires au progrès.

Il est possible de développer un réseau performant dans le respect de normes sévères en matière de santé publique. S’agissant de la 5G, un peu de discernement ne ferait pas de mal à nos autorités, qu’elles soient fédérales ou cantonales.

Écrit par :

Claudine Amstein

Directrice de la CVCI

Contact

Jean-François Krähenbühl

Responsable du dossier "Energie"