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Entre incertitudes et instabilité géopolitique, les entreprises vaudoises se débattent dans une conjoncture morose

    

Communiqué de presse - Dans un contexte international mouvementé, l’incertitude pèse sur les entreprises vaudoises. En particulier, l’instabilité géopolitique touche de nombreuses sociétés actives dans l’industrie, mais également dans les services. La marche des affaires est jugée de plus en plus difficile et le pessimisme domine pour l’année prochaine. La récente annonce de la baisse à venir des droits de douane américains de 39 à 15% est évidemment une bonne nouvelle, mais les inquiétudes exprimées ne se limitent pas à cette dimension.

L’enquête conjoncturelle de la CVCI, réalisée en partenariat avec les Chambres de commerce de Suisse latine, a eu lieu entre fin août et début octobre 2025. Près d’un quart des membres de la CVCI y ont répondu, ce qui correspond à 759 réponses (177 entreprises industrielles et 582 sociétés de services). L'ensemble des entreprises ayant répondu occupent environ 44’500 collaborateurs dans le canton, ce qui rend l’enquête pertinente pour éclairer la situation économique vaudoise et les tendances.

Une conjoncture difficile

La marche des affaires est jugée « bonne » ou « excellente » par 28% des répondants. Un quart la considère « médiocre » ou « mauvaise ». Si, de prime abord, ces résultats ne sont pas catastrophiques, on constate une dégradation dans les réponses sur les deux dernières années; les proportions étaient de 36% de réponses positives et 21% de réponses négatives à l’automne 2024, et respectivement 38% et 17% en 2023. Cette tendance à la baisse est encore plus marquée dans l’industrie : en 2025, 36% des entreprises industrielles estiment la marche actuelle de leurs affaires comme « médiocre » ou « mauvaise » contre 22% qui la considèrent comme « bonne » ou « excellente ». En 2024, ces chiffres étaient encore respectivement de 29% et 30%, et même de 21% et 38% en 2023.

Les perspectives ne sont donc guère réjouissantes et le pessimisme domine. Le solde entre les appréciations positives et négatives de l'évolution de la marche des affaires pour les six prochains mois est de -1, et de -13 pour l’évolution au-delà de six mois. Encore une fois, la situation se révèle plus difficile pour les entreprises industrielles. A un horizon de six mois, elles sont deux fois plus à se montrer pessimistes qu’optimistes (42% contre 21%). Au-delà de six mois, une entreprise sur deux émet un jugement négatif contre seulement 15% qui s’attendent à une marche des affaires « positive ». La déclaration d’intention pour la réduction des tarifs douaniers américains de 39 à 15%, intervenue après notre enquête, devrait améliorer les perspectives mais dans une proportion encore très incertaine.

Au niveau de la situation financière des entreprises, la satisfaction dans la marge d’autofinancement a globalement baissé depuis l’année précédente. C’est particulièrement le cas pour les entreprises industrielles qui sont près de deux sur cinq à la juger négativement. De plus, la propension à investir se révèle faible en comparaison historique. 

En 2025, des effectifs stables et une hausse modérée des salaires

Les effectifs sont globalement restés stables. Pour l’année prochaine, la tendance est légèrement positive dans les services (19% des entreprises envisagent une hausse des effectifs et seulement 8% une baisse), alors que le manque de dynamisme persistera dans l’industrie. 

L’augmentation moyenne des salaires s’est montée à 1.5%, pondérée selon le nombre de collaborateurs des entreprises dans le canton. Malgré le contexte économique morose, les sondés prévoient une hausse moyenne de 1% pour l’année prochaine, supérieure aux prévisions de l’IPC.

L’instabilité géopolitique touche de nombreuses entreprises vaudoises

68% des entreprises industrielles sondées affirment être touchées, directement ou indirectement, par l’instabilité géopolitique récente. Celles actives dans les services ne sont pas épargnées : 48% d’entre elles s’estiment légèrement ou fortement concernées. Cette instabilité ne saurait donc être réduite aux effets directs des droits de douane additionnels des Etats-Unis. Au contraire, ses conséquences sont larges. Les entreprises sondées relèvent principalement une baisse des commandes ou des ventes (60% des entreprises touchées), une hausse des coûts des importations (24%) ou encore des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement (22%). Les effets du franc fort sont également souvent mentionnés comme une problématique importante. 

Face à cette situation, les entreprises ont adapté leur stratégie. Elles sont 17% à avoir mis en place une restructuration, 15% à avoir diversifié leurs produits et 8% leurs marchés. Par ailleurs, près d’une entreprise sur cinq affirme avoir diminué ses marges sur l’année 2025. Quelques cas de délocalisation ont été rapportés, mais ils ne concernent qu’un faible nombre d’entreprises.

Une amélioration des conditions-cadres 

La décision américaine de réduire l’augmentation des tarifs douaniers imposés à la Suisse permet à nos exportateurs d’être, en la matière, sur un pied d’égalité avec leurs concurrents européens. Néanmoins, il reste difficile de se réjouir des 15% annoncés, taux bien plus élevé que celui en vigueur en début d’année. Les freins à notre attractivité et les crises s’accumulent, rendant toujours plus urgentes les actions en faveur de conditions-cadres compétitives.

Cette édition de l’enquête conjoncturelle comprenait des questions sur la charge administrative générée par les réglementations étatiques. La thématique est discutée politiquement depuis des années, et particulièrement depuis la fin de l’été 2025 comme un moyen à même de soutenir la compétitivité des entreprises suisses.  L’objectif du questionnaire était de documenter la réalité des entreprises vaudoises. D’après les résultats, les domaines de la construction (72%), des marchés publics (70%), des dispositions sectorielles spécifiques (66%) ou encore des assurances sociales (63%) génèrent une charge supplémentaire plutôt élevée ou élevée. De manière générale, une augmentation de la charge administrative est ressentie comparativement à la situation il y a une dizaine d’années. 

Des travaux complémentaires sont nécessaires pour identifier plus précisément les simplifications et allégements réglementaires possibles. La CVCI s’engage à participer à les cerner avec l’aide de ses membres. Il est par ailleurs souhaitable de travailler à améliorer les conditions-cadres dans un contexte économique difficile où les crises s’enchaînent à un rythme mettant aujourd’hui à mal les entreprises, dans notre canton comme en Suisse. 


Contacts pour plus d'informations : 

Simon Baudraz – Responsable économique – 021 613 36 83 / simon.baudraz@cvci.ch

Philippe Miauton – Directeur – 079 277 68 41 / philippe.miauton@cvci.ch

Et tous les résultats détaillés sur www.cvci.ch/enquetes