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Des diverses facettes de la politique industrielle…

    

Notre enquête conjoncturelle de printemps a mis en évidence une morosité des affaires, aggravée par l'incertitude régnant autour des droits de douane américains. Pour dynamiser l'économie durablement, pourquoi ne pas la soutenir par le biais de grands travaux, comme au XIXe siècle? 

Le bilan de l’année 2024 s'est affiché en demi-teinte pour les entreprises vaudoises selon notre dernière enquête conjoncturelle. Il est positif pour les services et plutôt mitigé pour l’industrie. Le principal sujet de préoccupation pour nos sociétés membres a trait à l'évolution de la situation économique générale. L'instauration, en avril dernier, de droits de douane élevés par les Etats-Unis a encore ajouté à ce tableau déjà assombri par divers conflits armés, le franc fort et les coûts de l'énergie.  

Dans ce contexte global teinté d'incertitude et d'inquiétude, la question d'une politique industrielle se pose avec acuité dans de nombreux pays. Certains d'entre eux n'hésitent d'ailleurs pas à soutenir des pans entiers d'industries à grands coups de subventions, au risque de faire le lit d'une concurrence déséquilibrée.  

Question d'ADN 

La Suisse, elle, répugne historiquement à pratiquer une politique interventionniste, question d'ADN. Notre économie plaide bien davantage pour le maintien de bonnes conditions-cadres et prône un lien solide entre les milieux académiques et l'industrie. Il n'en reste pas moins que notre pays a fait dernièrement une entorse à ce principe. En décembre dernier, les Chambres fédérales ont adopté une loi urgente qui permet d'exonérer le secteur de la sidérurgie pendant quatre ans d'une partie des taxes pour l'utilisation du réseau de transport de l'électricité. Un cas particulier, certes, mais qui illustre une tendance, pour l'Etat, à vouloir peser davantage sur l'économie. 

Aussi, au lieu de faire graduellement ployer les entreprises sous toutes sortes de tracasseries administratives, pourquoi la Confédération ne lancerait-elle pas des chantiers dans le domaine de l'énergie et d'autres infrastructures, comme ont su le faire nos ancêtres aux XIXe et au XXe siècles? Le déploiement d'un réseau ferroviaire performant, le percement du Gothard et la construction de la Grande Dixence en sont des exemples emblématiques. Retrouver cet esprit de pionnier autour de grands projets ferait un grand bien à un moment où la société suisse se fracture tout en se recroquevillant.  

Compétitivité à soutenir 

Il reste évidemment de la place pour d'autres actions plus immédiates, comme la fiscalité via une redistribution intelligente. Les Bâlois de la ville ont montré la voie en mai dernier en adoptant, avec 63,2% de oui, des mesures compensatoires à l'introduction de l'impôt minimal de 15% sur le bénéfice des grandes entreprises internationales, voulu par l'OCDE. Une manière de soutenir la compétitivité des entreprises dans un contexte mondial tendanciellement régulateur. 

A propos de grands travaux, et pour conclure, citons la consultation en cours sur les Bilatérales III. Plus de 1800 pages qui recouvrent 95 actes législatifs. Pour stabiliser et relancer nos relations avec l'Union européenne, il s'agit désormais de mettre le paquet! 

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI