Le 28 septembre prochain, la population vaudoise est appelée aux urnes pour se prononcer sur l’initiative « Sauvons le Mormont » et le contre-projet direct du Conseil d’Etat. L’initiative veut inscrire dans la Constitution cantonale la protection du site du Mormont et y interdire toute extraction future des ressources. Le texte vise également et surtout à favoriser l’utilisation de matériaux de construction alternatifs au ciment pour se passer du béton. Cette initiative est déconnectée des réalités et dangereuse, c’est la raison pour laquelle l’économie vaudoise appelle à la refuser.
Issue de la Zad du Mormont, l’initiative extrême « Sauvons le Mormont » veut interdire toute exploitation des ressources au Mormont. Dans un esprit constructif de consensus inter-parti, le contre-projet du Conseil d’Etat a, quant à lui, été pensé et construit avec les initiants. Objectif affiché : donner un cadre constitutionnel à l’économie circulaire et faire retirer l’initiative extrême qui menace des emplois. Cependant, malgré les engagements des initiants, une majorité d’entre-eux a décidé de maintenir l’initiative. Le contre-projet n’ayant pas été conçu pour être opposé à l’initiative dans les urnes, il est complexe, s’articule en un pan direct et un second indirect déjà entré en vigueur (voir encadré).
Importer plus de ciment de l’étranger ?
La Suisse consomme environ 5 millions de tonnes de ciment chaque année, dont 86% fournis par les cimenteries suisses, le reste étant importé. Métro, tram, infrastructures scolaires ou hospitalières : il y a un réel besoin de ciment dans le canton de Vaud. Le Tribunal fédéral a d’ailleurs reconnu la carrière du Mormont d’intérêt national car elle alimente la Suisse romande. Si l’initiative était acceptée, cela impliquerait une importation de matériaux avoisinant 40% des besoins vaudois, soit l’équivalent de 60'000 passages de camion supplémentaires en provenance de l’étranger avec leur cortège de nuisances !
Menacer des milliers d’emplois ?
En interdisant immédiatement toute utilisation des ressources du Mormont, l’initiative condamnerait la cimenterie et ses collaborateurs. Elle créerait une onde de choc économique dans toute la région en fragilisant plusieurs dizaines d'entreprises liées à la cimenterie. Pire, l’objectif assumé de se passer du béton entrainerait des restructurations et des licenciements au sein des entreprises de maçonnerie et génie civil. Cette initiative menace donc directement les 10'000 emplois du secteur et, par ricochet, les plus de 30'000 emplois de la construction du Canton de Vaud.
Une énergie perdue
Chaque année, 200’000 tonnes de déchets (boues, farines animales, pneus, huiles, solvants…) sont valorisées pour produire du ciment. Sans cimenterie, leur avenir est incertain. La chaleur du four est récupérée pour chauffer 2’000 ménages dans les villages voisins. Cette énergie locale et propre serait également perdue si l’initiative passe.
OUI à l’économie circulaire et aux circuits courts
Le contre-projet direct
Par opposition à l’économie linéaire où les ressources sont extraites, transformées, consommées, puis jetées, l’économie circulaire, réintègre les matériaux et les produits dans le circuit. Inscrire le principe de l’économie circulaire dans la Constitution offrira un cadre clair permettant à l’économie privée de développer davantage de solutions pour réduire la production de déchets et travailler en circuits courts.
M Broulis déclare : « Aujourd’hui, notre économie a plus que jamais besoin de prévisibilité. Cette initiative menace des emplois et amène de l’incertitude. »
M Pahud déclare : « Importer d'avantage de ciment de l'étranger avec 60'000 camions supplémentaires ? Valorisons nos ressources locales et votons Non, à cette initiative extrême! »
Mme Weber déclare : « Grâce au contre-projet, nous pourrons allier économie et écologie, pour plus de durabilité. Un signal clair aux entreprises et à la recherche sur la voie à suivre!"
M Suter déclare : « Inscrire un principe de base en faveur de l’économie circulaire qui constitue une base légale forte permettra de contribuer à favoriser le réemploi, la logique des boucles, la fermeture des cycles et la réduction de la production de déchets »
Le contre-projet indirect Faisant partie intégrante du contre-projet du Conseil d’Etat, deux modifications légales sont déjà entrées en vigueur en juin 2025. Ces mesures ne sont pas soumises à votation le 28 septembre prochain:
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