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Mille signatures pour des conditions-cadres fortes!

    

La Suisse a beau caracoler en tête des classements de l'innovation, ses start-up et PME à potentiel mondial peinent à décoller sur le plan international. Cette réussite scientifique masque une fragilité structurelle face à laquelle la CVCI propose une série de solutions. Soutenez son appel! 

L'hégémonie ne se monétise pas forcément… Si la Suisse occupe depuis quatorze ans la première place de l’Indice mondial de l’innovation, grâce à des investissements publics soutenus par ses écoles polytechniques fédérales, ses universités cantonales et ses hautes écoles spécialisées, elle peine à accompagner le développement industriel des technologies issues de cette recherche. Notre pays s’inscrit dans une tradition libérale et non interventionniste: une fois l’entreprise créée, elle est supposée atteindre rapidement la rentabilité. Cette réussite scientifique masque ainsi une fragilité structurelle. 

Masse critique dure à atteindre 

Dès lors, commercialiser ses produits ou services, ou mobiliser des capitaux privés pour se développer de manière autonome sur des marchés étrangers - et cela sans soutien significatif de l’État - est une gageure. Cette exigence est d’autant plus difficile à relever que le marché intérieur suisse est souvent trop petit pour permettre à une entreprise de haute technologie d’atteindre une masse critique.  

Les conséquences en sont funestes: les start-up, scale-up et PME à potentiel mondial sont souvent rachetées ou délocalisées à l’étranger. En outre, les budgets publics considèrent l’innovation de manière erronée comme un coût à court terme. L’absence de coordination entre la science, l’industrie et les finances conduit à une approche fragmentée, diluant impact et responsabilité. Aveuglés par des classements mondiaux flatteurs, les politiques partent du principe que le système fonctionne alors que les entrepreneurs sont confrontés à des contraintes croissantes et à une compétitivité en baisse. Enfin, la complexité des procédures, la taxation des instruments liés à l’innovation et l’insuffisance des capitaux rendent la croissance difficile, voire impossible. 

Lettre aux parlementaires 

Forte de ces constats alarmants, la Commission Innovation de la CVCI, composée de chefs d’entreprises engagés, diffuse dès aujourd'hui une lettre ouverte destinée aux Chambres fédérales, afin de récolter mille signatures en faveur de conditions-cadres fortes pour les start-up, les scale-up et les PME de haute technologie.  

Comment y parvenir? En soutenant tout d'abord la phase de transition avec des fonds de contrepartie pour la mise à l’échelle industrielle, des garanties de prêts ou de subventions de transition conditionnées à la création d’emplois locaux ou à l’ancrage sur le marché; repenser ensuite le financement de l’innovation dans un cadre prospectif qui considérerait les investissements dans l’innovation comme des actifs amortissables, au même titre que les routes ou les infrastructures énergétiques; utiliser les marchés publics comme levier stratégique en donnant la priorité à la valeur technologique, aux retombées nationales et aux critères de durabilité; aligner les cadres fiscaux sur les cycles d’innovation reposant notamment sur la neutralité fiscale des investissements en phase de croissance, ainsi que sur une imposition fondée sur les revenus effectifs plutôt que sur la détention d’actifs illiquides; enfin, faciliter l'accès aux marchés mondiaux, aux talents et aux chaînes d’approvisionnement.  

La résilience a des limites! A nous, entrepreneurs, d’opérer des changements pour passer de l’invention à l’impact. Il est grand temps que le politique entende les besoins de l’économie qui sont des conditions-cadres essentielles pour favoriser les start-up, scale-up et PME de haute technologie. Mille paraphes, sinon rien! 

La lettre ouverte peut être signée ici

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI

Contact

Simon Baudraz

Responsable économique