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La décarbonation, une affaire collective

Showcase, le sommet de l’innovation d’impact d’E4S, s'est tenu mercredi à l'EPFL sur le thème «Innover pour le bien-être humain et environnemental». Jean-Marc Jancovici, spécialiste d’une économie libérée de la contrainte carbone, a tenu l'auditoire en haleine.
    

La grande foule s'est pressée hier au Swiss Tech Convention Center pour la tenue du sommet de l'innovation d'impact du Centre E4S, qui œuvre à la transition vers une économie résiliente dans les limites de la planète. Organisé en partenariat avec la CVCI, l'événement a consisté en conférences, ateliers et débats. Durabilité, entrepreneuriat social, décarbonation et économie circulaire ont figuré en bonne place lors des discussions.

L'un des moments forts a sans nul doute été l'exposé de Jean-Marc Jancovici, ingénieur français spécialiste du climat et de la décarbonation. Pour lui, les limites planétaires constituent une barrière que peu de gens prennent en compte car «personne n'aime cela». C'est d'autant plus vrai que tant l'OCDE que l'Union européenne parlent sans cesse de croissance: «La limite est explicitement niée», déplore-t-il.

Un sacré cahier des charges

Il a beaucoup été question de réchauffement climatique dans son exposé. A ses yeux, l'objectif d'une hausse de 1,5 degré d'ici à 2050 selon l'Accord de Paris est d'ores et déjà impossible à tenir. «Si on veut limiter cette hausse à 2 degrés, il faudra réduire les émissions de CO2 par trois d'ici à 2050, soit de 5% par an.» C'est arrivé en 2020 avec le Covid et en 1945 lorsqu'on a éradiqué l'appareil industriel allemand et japonais… «C'est cela votre cahier des charges» a-t-il lancé à l'adresse des citoyens et des chefs d'entreprise, tant il est vrai qu'il compte peu sur les politiques publiques dans ce domaine.

Pour Jean-Marc Jancovici, la seule manière de respecter la limite des 2 degrés va consister à «accepter délibérément une contraction des possessions matérielles». Le terme de décroissance ne lui fait pas peur. Son exposé a été suivi d'une séance de questions posées par trois gymnasiens. A la question de savoir ce que chacun peut faire pour contribuer à la décarbonation, Jean-Marc Jancovici a expliqué que les actions individuelles permettent à la collectivité de se mettre en route. Pour lui, il importe surtout de trouver un sens à son action: «Il reste à espérer qu'il y ait de plus en plus de gens pour qui cela fait sens d'agir dans cette direction.» Un conseil? Ne jamais rester seul: «Si on veut apporter sa pierre à l'édifice, il faut avoir le courage d'aller vers des gens qui vous ressemblent un peu.»

«Restriction heureuse et consentie»

Comment lutter contre cette pulsion biologique qui veut que l'on n'en ait jamais assez, interroge-t-il enfin? «Il faudrait arriver à gérer une forme de restriction heureuse et consentie. Un monde heureux serait celui dans lequel on accepterait sans regret d'avoir troqué moins de consommation matérielle pour plus de sérénité, plus de confiance en l'avenir et plus de paix.» Il ne parle pas d'un retour à l'époque des cavernes, car il estime que l'on aura quand même les moyens de garder un habitat chaud pour l'hiver et de quoi manger. «C'est cela, la question. C'est pour moi une question ouverte et l'un des défis de ce siècle.»

 

Crédit photo: András Barta

Écrit par :

Jean-François Krähenbühl

Chargé de communication

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