La réduction annoncée du taux des droits de douane américains touchant la Suisse constitue un bol d'air bienvenu pour nos entreprises exportatrices. Les perspectives économiques n'en demeurent pas moins incertaines. Une consolidation des conditions-cadres demeure indispensable.
Après le coup de massue du 1er août dernier, une esquisse d'issue s'est dessinée le 14 novembre. C'est à cette date que l'administration Trump a annoncé la réduction du taux des droits de douane touchant la Suisse de 39% à 15%. Une bonne nouvelle pour l'industrie exportatrice, même si la date d'entrée en vigueur de ce nouveau taux reste pour l'heure indéterminée. Selon le SECO, l'économie suisse a souffert davantage que prévu du taux prohibitif de 39%: une première estimation fait état d'une contraction du produit intérieur brut (PIB) suisse de juillet à fin septembre. Le PIB s'est réduit de 0,5% au troisième trimestre comparé au partiel précédent.
Le contexte reste tendu
Cette baisse du taux à 15% qu'espéraient notamment nos PME placera à terme celles-ci au même niveau que leurs concurrentes européennes et japonaises. Ce taux demeure toutefois élevé dans la mesure où, avant son relèvement brutal arrêté l'été dernier par les Etats-Unis, il se situait encore à 2%. Les entreprises de notre pays devront donc continuer de se montrer agiles dans un contexte déjà tendu en raison de la situation géopolitique instable qui règne depuis des mois et de la force de notre franc, notamment.
Face à cette accumulation d'écueils, les entreprises que la CVCI a sondées dans le cadre de son enquête conjoncturelle d'automne ont adapté leur stratégie. Elles sont 17% à avoir mis en place une restructuration, 15% à avoir diversifié leurs produits et 8% leurs marchés. Par ailleurs, près d’une société sur cinq affirme avoir diminué ses marges sur l’année 2025. Les cas de délocalisation recensés ne concernent qu’un faible nombre de sociétés.
Garder le cap
Nos entreprises membres appellent de leurs vœux un renforcement des conditions-cadres, dans un contexte économique où les crises se suivent et s’enchaînent à une cadence difficilement tenable. Des simplifications administratives et la conclusion d'accords de libre-échange tous azimuts (Mercosur, Thaïlande et Malaisie ainsi que des négociations avec le Vietnam et la Chine) aideront l'économie suisse à garder le cap de la croissance et de la prospérité. A cet égard, les Bilatérales III, que la CVCI a soutenues au terme de la procédure de consultation qui vient de s'achever, offrent des perspectives pour renforcer et clarifier nos relations avec l'Union européenne. Cette dernière, rappelons-le, demeure notre principal partenaire commercial. Il est dès lors indispensable que ce paquet d'accords aboutisse rapidement.
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