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Depuis Ecublens, Socorex fournit les laboratoires du monde entier

La PME vaudoise a su se réinventer après la disparition des seringues en verre pour la médecine humaine. Son site de production a été entièrement revu et le savoir-faire a été maintenu pour la fabrication d'une vaste gamme d'instruments pour la métrologie du dosage de liquide en laboratoire, dont des micropipettes, dispensers et seringues de précision. Elle reste également leader pour le marché des injecteurs haut de gamme pour la médecine animale. Etat des lieux avec son patron, Sylvain Christen.

Socorex est l'exemple de la PME qui a su se réinventer. Son site de production a été entièrement revu et le savoir-faire a été maintenu. N'était-ce pas nécessité ?
La réponse est OUI, mais elle est empreinte de beaucoup de complexité. Le premier grand virage opéré touchait aux fondamentaux de l'entreprise : quitter un domaine d'activité dont l'avenir était derrière... Virage relativement lent, mais décisif, consistant à appliquer un savoir-faire bien rôdé aux créneaux plus porteurs des sciences de la vie et de la Santé animale. Le site, âgé d'une cinquantaine d'années, nécessitait une rénovation de fond en comble. En profiter pour partir ? Sous quels horizons ? Et quid d'un personnel très spécialisé et du Swiss made qui avaient assis notre réputation ? Décision fut prise de grandir sur place, dans tous les sens du terme. Ainsi furent réalisés extension et réaménagement complet de l'existant, inaugurés en 2013. Un big bang sans interruption de production, qui a permis de tripler les surfaces de travail et de stockage tout en dotant l'entreprise d'un outil de travail des plus perfectionnés.  Comment se passe la gestion de la R&D dans une entreprise de votre taille ?
Innover est le must pour la survie de toute entreprise et la PME n'y échappe pas. Principe fondamental, ne pas disperser ressources humaines et financières sans assurer le meilleur niveau des produits existants. Je veux dire par là que la compétitivité des produits qui nous font vivre, passe avant l'élargissement de la gamme à tout prix, au risque d'y laisser des plumes en matière d'innovation, de qualité et de productivité. La R&D est gérée par une petite équipe interne dont les ingénieurs sont aguerris à la métrologie du dosage de liquide, aux techniques du très petit en matière de mécanique de précision, aux traitements de surface, aux matériaux haut de gamme utilisés, pour ne citer que l'essentiel. Au gré des projets, nous faisons également appel aux écoles d'ingénieurs et bureaux d'études indépendants, ainsi qu'aux conseils d'organismes tels qu'Innovaud, Alliance ou encore Inartis. Nous saisissons les opportunités d'aide financière aux PME octroyées par l'Etat de Vaud et la Confédération lorsqu'un projet où l'autre remplit les conditions requises. Quelle ressource est-ce que vous allouez à la R&D pour rester compétitif ?
Nos dépenses R&D ne découlent pas d'un budget fixe mais fluctuent d'un exercice à l'autre, au gré des étapes de développements en cours. Les fluctuations sont particulièrement fortes dans les outillages (ex. moules d'injection et machines), qui peuvent représenter des sommes considérables. La moyenne pour les dernières années se situe aux alentours de 10 % de notre chiffre d'affaires. Comment voyez-vous le futur dans votre domaine ?
Comme on arrose son jardin, le besoin de créer du nouveau est incessant. La technologie évolue vite, ceci dans un environnement compétitif. Notre domaine, comme d'autres, voit apparaître les concurrents asiatiques. Leur qualité est encore insuffisante dans les moyens et hauts de gamme, mais ils évoluent vite. Le time-to-market est un facteur fondamental de l'innovation. Les idées sont une chose, les concrétiser rapidement en est une autre. Nous travaillons à nous améliorer sur ce point sensible. A votre avis, est-ce que les conditions-cadres (fiscalité, collaborations avec les écoles) dans le canton de Vaud sont propices à l'innovation ?
La réforme de la fiscalité des entreprises et la réduction graduelle de l'impôt sur les bénéfices ne sera que justice; un facteur de compétitivité tardif mais bienvenu. Quant aux aides cantonales et à la mise en réseau des institutions et associations évoquées précédemment, elles n'ont jamais été aussi nombreuses, variées et généreuses. Les entrepreneurs qui savent s'en servir ne peuvent que s'en réjouir. Propos recueillis par Arditë Shabani