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Une PME vaudoise en pleine ascension

Fabricant de peaux de phoque haut de gamme, Pomoca surfe sur la vague du succès. Face à une concurrence qui s'intensifie, la société se lance dans la technologie de rupture.

C'est dans la banlieue de Denges, entre Morges et Lausanne, que la société Pomoca produit et commercialise des peaux de phoque high-tech qui constituent le must pour les adeptes du ski de randonnée. Pomoca - pour peaux mohair caoutchouc – développe un savoir-faire reconnu depuis 1937 mais c'est véritablement depuis 2011, année où elle a été rachetée par le groupe italien Oberalp - actif dans l’outdoor avec des marques comme Salewa et Dynafit -, que la PME a connu un développement fulgurant. «Pomoca était déjà leader dans le secteur, raconte Josep Castellet, directeur général de l'entreprise, avec des produits de grande qualité. Il lui manquait toutefois un bon marketing et un réseau de distribution performant. Nous travaillons beaucoup sur les attentes des clients. Pomoca doit être une marque, pas un produit, à l'image de Ferrari ou de l'iPhone. Nous visons l'excellence. La qualité prime, le design est accessoire.» Catalan élevé en Suisse puis reparti sous d'autres cieux pour étudier l'économie, Josep Castellet est revenu au pays en 2009 pour prendre les rênes de Pomoca. Dans l'idée de faire franchir un palier à l'entreprise qui vivait un peu repliée sur elle-même, il prend langue avec Innovaud, plateforme basée à la CVCI, qui lui permet de bénéficier de divers soutiens cantonaux. «Innovaud nous a ouvert des portes et je lui en suis très reconnaissant.» Entre 2009 et 2014, Pomoca a triplé son chiffre d'affaires, qui s'élève aujourd'hui à près de 5 millions de francs, et occupe 14 employés. Ses marchés principaux sont les pays alpins (avec l'Italie en tête), les Etats-Unis et le Japon. Deux mauvais hivers consécutifs et le franc fort ont toutefois donné un coup d'arrêt à la croissance de la PME. «Nous souffrons beaucoup de la cherté du franc, fulmine Josep Castellet. Comme étranger je suis fan de la Suisse, avec sa main-d'œuvre engagée et flexible, sa stabilité, son attractivité. Nous fabriquons sur place mais externalisons les travaux simples en France. Le Swiss Made est préservé mais nous arrivons à la limite. Il faut que le franc s'affaiblisse. S'il reste à un niveau élevé, il va finir par détruire l'industrie exportatrice.» Solide financièrement, Pomoca ne reste évidemment pas les bras croisés : elle investit et se lance dans la technologie de rupture. Le principe ? Les produits développés étant aujourd'hui optimisés, il s'agit de repenser le tout, de repartir de zéro pour concevoir les peaux de phoque de demain. «Le possible est déjà fait, il faut essayer l'impossible», lance avec foi Josep Castellet. La PME emploie deux ingénieurs dans la R&D et travaille avec plusieurs universités pour trouver des solutions novatrices autres que la colle et le velours. Le jeu en vaut la chandelle car «le ski de randonnée est le seul sport d'hiver en croissance», explique le directeur général. Le côté aventure, performance et grand air de cette discipline séduit toujours plus de citadins en manque d'espace et d'oxygène. «Le freeride est également en plein développement», se réjouit-il.  Ce marché de niche en plein boom aiguise cependant les appétits des fabricants de ski même si Pomoca travaille en bonne intelligence avec ceux-ci en leur fournissant des peaux qu'ils revendent sous leur propre marque; Pomoca figure alors comme marque ingrédient à l'image d'Intel inside sur des ordinateurs ou de Gore-tex sur des vestes et autres chaussures. Les deux tiers du chiffre d'affaires de la firme vaudoise sont réalisés sous cette forme. Les JO d'hiver en point de mire Grand amateur de sports, Josep Castellet se réjouit de la présence de nombreuses organisations internationales dans le canton de Vaud même si son entreprise n'a pas de lien direct avec le CIO. Cela dit, son intérêt a pris une autre ampleur depuis que la Fédération internationale de ski-alpinisme (ISMF) a été officiellement reconnue cet été à Rio par le CIO, ouvrant la porte à une intégration à terme aux Jeux olympiques. Le chemin est encore long mais d'ici à 2026, le ski-alpinisme pourrait devenir une discipline des JO à part entière. Et cette année-là, les Jeux d'hiver pourraient se dérouler en Suisse si la candidature des Swiss Made Winter Games, portée par la CVCI, est retenue l'année prochaine. «J'aimerais beaucoup qu'elle passe ! C'est un beau projet et il ferait indirectement parler de nous», conclut Josep Castellet. Jean-François Krähenbühl www.pomoca.com